Stray – Test : Jeu d’aventure fainéant ou chef d’œuvre contemplatif ?

Stray - Test : Jeu d'aventure fainéant ou chef d'œuvre contemplatif ?

Stray, le jeu d’aventure développé par le studio français BlueTwelve Studio, est disponible sur consoles et PC depuis quelques temps. Surcôté, petit bijou du jeu vidéo ? Voyons ça ensemble dans notre test garanti sans spoilers.

Stray, c’est l’histoire d’un chat


Ce qui a attiré dans Stray dès ses premières annonces est que vous incarnez un mignon petit chat roux à la troisième personne. L’aventure commence avec vos congénères chats, dans un environnement lumineux et plein de verdure. Mais vous en serez rapidement séparé à cause d’une mauvaise chute déjà déchirante à seulement 5min de jeu.

Vous vous retrouverez alors coincé dans les bas-fonds d’une ville sombre, sans aucune lumière naturelle, dont le ciel est un immense plafond. Tous les habitants semblent avoir déserté depuis déjà bien longtemps. Tous ? Non, quelques robots androïdes peuplent une partie de la ville, ainsi que d’étranges et effrayantes petites créatures. Celles-ci semblent dévorer tout ce qui se trouve sur leur passage et les robots en ont très peur. Au début de votre aventure dans cette ville, vous rencontrerez B12 (oui comme le studio), un drone encore plus petit que vous qui a perdu la mémoire. Il deviendra votre compagnon et interprète avec les robots durant toute l’histoire.

Tout au long de votre aventure vers la surface pour retrouver vos congénères, vous en découvrirez un peu plus sur les mystères entourant cette ville et ses étranges habitants. Pourquoi est-ce qu’il n’y a plus d’humains ? Pourquoi la ville est-elle coupée du monde extérieur ? Que sont ces petites bêtes effrayantes qu’on appelle les Zurks ?

Un jeu simple mais efficace

Ainsi débute votre histoire en compagnie de B12 dans ces environnements entourés de mystère. Si les premières minutes de jeu peuvent paraitre un peu longues avec un parcours très linéaire et on peut le dire, très peu intéressant, cela va mieux à partir du moment où vous rencontrez les robots. A certains moments on peut se sentir encore un peu trop encadré, avec pas assez de liberté. Par exemple a cause des sauts de plateforme en plateforme. Il faut appuyer sur X pour en monter ou en descendre, ce qui casse un peu le rythme. Parfois l’appréciation des distances est un peu étrange, avec l’impression qu’une plateforme est accessible alors que non, ou l’inverse. Cependant cela n’entache pas trop l’expérience.

Le gameplay est simple, sans énigmes difficiles à résoudre ou de passages vraiment durs à passer sans mourir. Il propose des mécaniques certes pas vraiment innovantes mais qui empêchent de s’ennuyer. Vous aurez une belle séquence de recherche et échanges d’objets un peu à la Zelda, où vous devrez vous demander à qui donner l’objet que vous venez d’obtenir. Ceci vous fera en même temps en apprendre un peu plus sur les robots du village. Il y également des courses poursuite avec les Zurks, un peu d’infiltration, des énigmes environnementales. Il y a aussi une petite partie où vous pourrez attaquer les Zurks; qui est vraiment trop courte à notre goût…

Il n’y a pas beaucoup de secrets à trouver ou de collectibles, ni même de quêtes annexes dans le jeu. Les seuls collectibles seront des souvenirs, qui aideront B12 à retrouver sa mémoire, vous découvrirez ainsi son histoire et des détails sur la ville, pour vous aider à résoudre son mystère.

Les seules quêtes annexes sont récompensées par de simples badges, ce qui peut être légèrement frustrant. On aurait peut être aimé avoir un peu plus de choses à faire en dehors de l’histoire principale. Mais je trouve personnellement que cela participe à l’ambiance très chill du jeu. Pas de stress à trouver tous les collectibles et quêtes possibles : on se concentre sur le moment, sur les décors, les petites interactions avec les personnages, on réfléchit à ce qui est arrivé à cette ville. En somme cela nous plonge d’avantage dans l’univers, ce n’est plus simplement un jeu qu’il faut fouiller de fond en comble sans faire attention au reste.

De petits éléments sympas sont cachés un peu partout. Vous voyez un duo de robots faire un jeu de société sur une table et vous vous demandez ce que cela ferait si vous sautiez sur ladite table? Essayez et vous verrez ce qu’il se passe. Votre chat est vraiment un chat. En dehors de ses capacités hors normes de résolution d’énigmes (mais il faut bien sinon le jeu ne serait pas intéressant), vous pourrez aller faire vos griffes sur les canapés, mettre votre tête dans un sac en papier, vous frotter aux jambes des robots et dormir sur leurs genoux, faire tomber des pots de peinture des étagères… Il est même possible de miauler sur tout le monde, et si vous jouez sur PS5 avec la DualSense, vous sentirez via votre manette des ronronnements particulièrement réalistes lorsque le chat dort. Vous pouvez aussi observer les réactions des robots à ce que vous faites.

En somme on est sur un gameplay très minimaliste, pas voir même trop peu difficile, sans grande nouveauté à part le fait de jouer un chat. Mais cela est au profit du détail et du réalisme porté au chat et ses interactions avec les environnements et personnages, ce qui le rend très plaisant à jouer.

L’histoire est simple et claire, bien menée, et surtout trop courte ! La durée de vie du jeu avoisine les 6h, on aurait aimé passer plus de temps dans le jeu. Quant à la conclusion de cette aventure, je l’ai moi-même beaucoup aimé, mais bien que chargée d’émotions, elle est clairement sans risques et un peu abrupte.

Un jeu contemplatif

Tout au long de l’aventure vous découvrirez plusieurs endroits de la ville, les bas-fonds, le centre, les égoûts… Et ils ont tous un point commun : c’est très beau. Ce n’est pas spectaculaire, mais toutes les ambiances sont très réussies. On a de beaux jeux de lumières, que permet l’éclairage complètement artificiel, la ville étant séparée de l’extérieur. Les décors sont plutôt variés, entre le début du jeu foisonnant de végétation, les bas-fonds très sombres et dégradés, le centre ville très lumineux avec des couleurs néon, le village tout en hauteur. Etant à l’échelle d’un chat, tout parait immense et même les petits détails sont bien travaillés. Ce point de vue depuis 4 pattes est très réussi. Les zones ouvertes comme le centre ville ou le village sont particulièrement sympathiques à explorer et admirer, ou pour discuter avec les robots qui sont eux extrêmement attachants.

La musique est également très réussie (elle rejoindra ma playlist), apportant beaucoup à l’atmosphère. On pourrait se poser pendant des heures à ronronner sur un coussin juste en écoutant et obervant les décors. Il s’agit vraiment d’un jeu contemplatif, où l’on passe presque plus de temps à regarder tout autour de nous qu’à suivre l’histoire. L’ambiance du jeu est douce, rassurante, mystérieuse, malgré que l’on soit dans un monde « post-apo ».

D’ailleurs, le traitement du post-apocalyptique est intéressant. On n’est pas dans l’optique de vouloir changer quelque chose à ce monde, d’aider qui que ce soit. L’histoire ne se passe pas au début de la période post-apo, les humains ne sont plus dans la ville depuis longtemps. C’est une aventure purement personnelle pour notre petit chat roux. Et c’est bien normal : un chat s’en fiche de vouloir retrouver l’humanité.

Le fait que notre petit chat ne parle évidemment pas et que les dialogues des robots soient écrits avec seulement des bruitages apportent quelque chose de reposant. Stray arrive à nous toucher et transmettre des émotions sans la moindre parole ni autre être vivant qu’un chat. Les interactions entre le chat et les robots sont attendrissantes. On joue à ce jeu beaucoup plus pour son capital détente que pour le défi, et cela peut plaire à beaucoup comme déplaire à d’autres. Le gameplay et l’histoire simples et lents permettent de profiter de l’aspect contemplatif du jeu.

Pour conclure ce test de Stray

Avis aux amoureux de balades contemplatives et de matous, ce jeu est fait pour vous.

Stray, bien que peu ambitieux, tire son épingle du jeu de par sa direction artistique et sa gestion impeccable de l’ambiance. Incarner un chat pour le meilleur ou pour le pire est un vrai plaisir coupable. Cette courte expérience restera comme l’une des plus chill de cette année 2022, on vous la recommande.

Positif
• L’ambiance, environnements, lumières, musiques
• Jouer un petit chat
• Les interactions chat / environnements, robots
• Explorer la ville
• La simplicité du gameplay qui laisse la place à la contemplation et au réalisme
Négatif
• Durée de vie un peu courte
• Linéarité des niveaux
• Sauts trop encadrés
• Gameplay et énigmes trop simples pour certains
• Animations du chat parfois pas très fluides

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