A Plague Tale Requiem – Test PS5 sans spoilers : « C’est le plus beau jeu français »

A Plague Tale Requiem, suite tant attendue d’Innocence est disponible depuis le 18 octobre sur consoles et PC. Le jeu d’Asobo Studio et Focus Entertainment marche t-il dans les traces de son excellent grand frère ? Voyons cela ensemble dans notre test sans spoilers.

Le pire est encore à venir pour Hugo et Amicia


Nous retrouvons dans cet opus Amicia De Rune et son petit frère Hugo, ainsi que leur mère Béatrice et le petit alchimiste Lucas, 6 mois après les événements de Innocence.

Pour rappel, l’histoire se déroule en 1348 en Guyenne, ravagée par la peste noire en pleine guerre de Cent Ans. Hugo est porteur d’une étrange malédiction, la Macula, qui le lie aux rats répandant le chaos et la mort sur leur passage. En plus de la Macula et des rats, Hugo et Amicia sa grande sœur, ont dû faire face à l’Inquisition, qui convoitait les pouvoirs d’Hugo pour pouvoir contrôler le pays.

Dans ce deuxième titre, qui est la suite directe du premier, tout à l’air de s’être arrangé de prime abord. La Macula semble être sous contrôle, plus de rats ni d’Inquisiteurs, et la petite troupe trouve refuge dans le Sud de la France.

Mais la dure réalité va encore une fois les rattraper. La maladie d’Hugo se réveille, plus forte que jamais, et les rats reviennent dévaster le monde de nos deux jeunes héros. Un seul espoir pour guérir Hugo demeure : une mystérieuse île qu’il a vue en rêve, qui est peut être la clé du mystère.

Beaucoup plus sombre que Innocence, Requiem nous plonge à nouveau dans l’histoire passionnante, répugnante, adorable et terrifiante du frère et de la sœur, tentant de s’en sortir dans un monde sombrant dans le chaos.

Des visuels atrocement beaux

Innocence nous livrait déjà une magnifique performance niveau visuel, mais là Requiem fait fort. Les paysages, les détails, les lumières, les personnages sont extrêmement bien travaillés. Les environnements sont variés, entre une belle forêt ensoleillée, des villes tantôt chaleureuses, tantôt sous des monceaux de cadavres… C’est probablement le plus beau jeu français que l’on ait vu à ce jour. La beauté du jeu est accentuée par celle de la musique qui l’accompagne, composée par Olivier Derivière. Rien que le thème principal présent sur l’écran d’accueil, et celle de la première scène du jeu, très paisible, donnent des frissons.

Ce sens du détail inclut évidement des scènes et points de vue magnifiques, tant en jeu que dans les cinématiques, mais accentue également l’horreur des rats, de la maladie et de la mort qui ravagent les rues. Oui, de ce côté là aussi c’est bien détaillé et réaliste, pour le plus grand regret de nos estomacs.

Les mouvements des rats, ainsi que les animations des personnages sont également meilleurs que dans Innocence, pour autant on aurait aimé des expressions faciales plus pointilleuses, ainsi qu’une plus grande fluidité des rats, qui regardés de plus près paraissent encore très raides, un peu comme des rats en plastique.

Un gameplay fonctionnel mais parfois frustrant

Côté gameplay, on est sur une amélioration, mais qui reste légère et encore perfectible. Les déplacements sont assez lourds et lents, quand on peut s’attendre à bien plus de rapidité et légèreté de la part d’une jeune fille comme Amicia. Bien que sur des phases contemplatives cela rajoute du réalisme, lors des moments stressants ou nécessitant beaucoup de réactivité cela devient frustrant et parfois énervant.

Les éléments tutoriel pour vous apprendre entre autres les commandes de base comme se baisser, sprinter ou utiliser la fronde au début du jeu sont très ludiques et bien inclus au scénario. De même pour les collectibles, vous aurez toujours de jolies fleurs à trouver, mais Hugo se sera également pris d’affection pour les plumes. (Il est trop mignon ce gamin)

Un bon point est que toutes les munitions sont disponibles pour toutes les armes, pas besoin de craft des munitions spécifiques pour chacune, ce qui fait gagner du temps. Cependant, le temps gagné de ce côté sera probablement reperdu en tentant de viser les ennemis à la fronde ou l’arbalète. Elles ne sont pas toujours faciles et rapides à utiliser, par exemple lorsque de nombreux ennemis arrivent vers vous. Et cette situation est très vite arrivée, les ennemis étant nombreux et alertes au moindre bruit de fronde ou de feu qui s’allume ou s’éteint. L’IA est sensible et parfois trop exigeante mais en même temps c’est plus réaliste que de se balader partout accroupi devant les ennemis sans se faire voir (coucou assassin’s creed).

Si jamais vous vous faites attraper, Amicia devra prendre deux coups avant d’être tuée. Elle peut maintenant repousser les ennemis ou les poignarder avec un couteau en dernier recours. Elle ne peut cependant en porter qu’un sur elle, et le laissera planté sur l’ennemi au lieu de le récupérer. On peut comprendre l’idée de laisser une deuxième chance consommable, mais c’est un peu frustrant de voir le couteau planté là sans pouvoir le récupérer. Ces nouveautés permettent toutefois de s’en sortir après avoir été pris, ce qui n’était pas toujours le cas dans Innocence, mais attendez vous quand même à devoir recommencer certaines séquences plusieurs fois.

Une autre bonne nouveauté est la mise en place d’un système de compétences, qui s’améliorent toutes seules selon votre style de jeu, agressif, prudent ou opportuniste. Plus vous jouez dans un certain style de jeu, plus vous débloquerez de nouvelles capacités liées à votre style.

A-Plague-Tale-Requiem-test

Nous avons noté également quelques aberrations logiques comme par exemple le fait qu’Amicia perd la faculté de courir quant elle tient une torche ce qui vous force à la lâcher pour échapper aux gardes ou encores des non sens dans le lvl design qui force un casse tête alors qu’il aurait été simple de juste enjamber un obstacle.

Sur le papier il y a donc une certaine variété et des nouveautés dans le gameplay, mais cela ne se ressent pas assez à notre goût. Cela laisse une petite impression de redondance avec Innocence. La formule est sur la bonne voie mais manque encore de permission, de fluidité et de dynamisme.

Le story telling et le développement des personnages sont parfaitement maitrisés

On est donc sur une suite pure et dure d’Innocence, que ce soit pour le gameplay très semblable ou pour l’histoire. Celle-ci est toujours aussi passionnante et bien écrite, avec des personnages ayant grandi bien trop vite à cause de leurs aventures, leur l’évolution est pertinente. Le développement d’Amicia est très intéressant, elle devient beaucoup plus aggressive, parfois trop, en proie à sa haine contre ses ennemis et à son amour pour son petit frère. Elle se dresse contre tous ceux qui le menacent. Amicia est aussi forte et courageuse que sensible et humaine, c’est un personnage qu’on aime suivre et incarner.

plague tale requiem 2

Quant à son petit frère Hugo, qu’on pouvait trouver embêtant dans quelques passages du premier jeu, il est lui aussi très attachant. Il est conscient du mal que la Macula lui cause à lui, à sa famille et au monde entier, et est en proie à beaucoup trop de culpabilité pour son jeune âge. La maladie le ronge, il n’est plus du tout le petit garçon de Innocence et son état nous touche et nous bouleverse. Lui aussi est très courageux comme sa soeur, avec laquelle il approfondit son lien plus que jamais. On peut assister à quelques passages joyeux entre les deux, des petits moments hors du temps qui font du bien autant au duo qu’au joueur.

Les personnages qui gravitent autour d’eux, que ce soit les anciens ou les nouveaux, sont aussi intéressants tant dans l’histoire que dans leur utilité au gameplay. Comme dans Innocence, vous pouvez faire appel à eux lorsqu’ils sont à vos cotés dans certaines phases de jeu, et ont tous leur spécificité.

Conclusion / Note


Excellent !
0%

Le gameplay à polir et l’absence de 60fps sur console n’empêche pas A plague Tale Requiem d’être une expérience émouvante et grandement réussie. C’est le jeu de la confirmation. La confirmation que la qualité d’Innocence n’était pas un alignement de planètes miraculeux mais bien l’émergence d’un studio solide. 

On peut le dire, Requiem est le plus beau jeu français jamais sorti en plus de jouir d’un excellent storytelling, de doublages aux petits oignons et d’une BO envoûtante.

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