Resident Evil 4 Remake – TEST PS5 : Que vaut le jeu en soit, sans nostalgie ?

resident evil 4 test

Vous trouverez pléthore de tests de Resident Evil 4 Remake faisant éloge de son statut incontestable de Saint Graal nostalgique des joueurs des années 90. Ici, on va s’intéresser à ce que vaut le jeu d’un point de vue standalone en 2023.

Est un bon épisode en soit ?

Vous voyez nombres de 10/10 sortir des rédactions et vous vous demandez si vous pouvez vous lancer dans l’aventure Resident Evil avec cet épisode ? Vous êtes au bon endroit !

Nous allons nous intéresser à ce que propose cette aventure en tant que remake de 2023. Est-il un aussi bon jeu pour le fan et pour le néophyte ? On va tenter de vous apporter des éléments de réponse dans ce test, alors sans plus tarder commençons par les aspects les plus importants.

L'histoire : Parasite, secte et sauvetage, un sacré coktail

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Vous incarnez Léon S. Kennedy membre de la garde rapprochée du président des États Unis et vous êtes envoyé en Espagne pour secourir la fille du président, enlevée on ne sait comment par une secte bien glauque et fanatique.

Le moins qu’on puisse dire c’est que les premières heures de jeu donneront le ton. Vous êtes un beau gosse surentrainé au milieu d’une plèbe moyenâgeuse dopée au parasite préhistorique.

Votre sauvetage et les complications commencent lorsque vous vous faites infecter, tout comme votre objectif (La fille du président : Ashley) et qu’il va falloir non seulement vous exfiltrer, mais aussi vous soigner.

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Pour ce faire, vous serez « aidé » par deux protagonistes servant parallèlement leurs propres desseins. Luis Serra, un beau parleur rongé par la culpabilité et Ada Wong, partageant un passé commun avec Léon.

Ces PNJ feront avancer le scénario quand Léon sera bloqué dans sa quête. Aucune réelle relation n’est construite entre les personnages dans cet opus, et aucune n’évolue non plus. Il faut dire que Léon est aussi aimable qu’une porte de prison. Difficile même pour Ashley de nouer autre chose qu’un superficiel rapport paquet à livrer. Pourtant, c’est également un personnage bon et soucieux des autres. Mais le scénario ne le laisse transparaitre que par effet de contraste avec l’ignominie de ses adversaires.

Globalement, l’histoire est aussi banale que Mario sauvant la princesse Peach. Les personnages secondaires ne sont pas développés, l’histoire suit son cours d’une péripétie à une autre, souvent incarnées par un chemin bloqué ou une séparation des protagonistes. Nous jonglons de zone en zone avec des mutants toujours plus horribles, mais sans grande profondeur. L’univers est établi, il est là et on n’en saura pas grand-chose de plus. Les antagonistes ont des objectifs soit superficiels (la puissance) soit classiques (gouverner le monde). 

Le paradoxe est que l’on ressent tout le jeu, que tout cela est plus complexe qu’il n’y parait, mais nous n’avons jamais de vrais éléments scénarisés pour faire grandir la narration.

Il est clair que la cible est un public au fait de l’univers du jeu passé et futur. Si vous démarrez avec cet opus, vous n’aurez rien de plus qu’une opération de sauvetage en crescendo avec un héros badass, une demoiselle en détresse, des PNJ en retrait, et des antagonistes se faisant soulever à la chaine. En prime la sensation d’avoir raté quelque chose niveau histoire, et de ne pas être plus avancé à la fin qu’au début.

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Le gameplay : À cheval entre le survival et l'action horror

Vous l’aurez compris le scénario ne nous a pas transcendé, mais qu’en est-t-il du gameplay ? 

Dans sa globalité, le gameplay de Léon est à la fois une montée en puissance et en efficacité à tuer ses ennemis, mais aussi un paradoxe vivant (nous y reviendrons). Au lancement du jeu, vous serez amené à choisir votre niveau de difficulté allant de Assisté (sympa) à Harcore, en passant par le mode Standard. Cela va influer sur votre survivabilité, mais aussi sur l’économie du jeu (achat et vente au marchant). 

Nous avons choisi le mode standard, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’expérience de jeu est paradoxale : 

  • À mi chemin entre le survival, plus présent en début d’aventure et l‘action horror, qui lui est clairement la conclusion du gameplay, on pourra trouver la lourdeur du personnage frustrante et in fine la difficulté anecdotique.
  • Une fois les mécaniques de combat rodées (car il y’en a très peu), l’aspect horrifique ne fera que l’effet d’un skin sur vos cibles à abattre. 
  • Léon est lui un vrai paradoxe de game design, et on sent que c’est un aspect du remake reproduit tel quel.
    • Vos headshots n’auront que peu de substance comparé à un simple coup de pied retourné. Oui, vos ennemis doivent prendre un chargeur pour mourir, mais sont anéantis par un coup de couteau discret et un vulgaire mawashi. 
    • Léon est aussi très habile sauf quand il s’agit de sauter, courir, esquiver etc (pourtant monsieur nous sort des sauts de 4 mètres dans les cutscenes)
    • Il pourra également parer des tronçonneuses avec son couteau, mais en même temps le casser en tailladant un bras.
    • Pour le coup le ressenti des armes plus bourrines comme le fusil à pompe ou les grenades sont réellement fun. 

Malgré cela, le jeu vous proposera quelques variations de la boucle de gameplay au travers d’énigmes parfois sympathiques, mais aussi de séquences de conduite.

Les zones seront ponctuées d’objectifs secondaires et permettront d’acheter de l’équipement plus puissant à un mystérieux marchant. Vous pourrez vous concocter un véritable arsenal améliorable avec les matériaux disséminés dans tout le jeu.

La variété des armes est très convaincante et bien réalisée. Certaines armes apparaitront très vite comme des must have pour les combats de boss. 

Le gameplay n’est pas le point faible du jeu si l’on aime les shooter à la troisième personne plutôt lourd. Le système de combat n’est pas très poussé, mais il est efficace

Un petit mot à propos des screenshots si vous aimez en faire, car il n’y a pas de mode photo : ils sont tout bonnement impossibles sans faire apparaitre le menu, du moins sur la version PS5.

Direction artistique et Design : Entre passivité et coup d'éclat

C’est un bilan mitigé ici aussi, mais franchement admettons-le, le jeu est très beau et Capcom prouve que la machine artistique des remakes est rodée.

La direction artistique des niveaux et de l’environnement est magnifique et nous transporte dans plusieurs biomes plus dépaysants les uns des autres, mais toujours avec un sens de la composition et du détail remarquable. Mention spéciale au château qui est un régal d’exploration. Sur cet aspect le jeu est d’une solidité difficilement contestable. Cependant, quelques choix font légèrement tache dans cet univers médiéval sale et lugubre comme par exemple les chara design des personnages d’Ada et Luis.

Cette fracture entre l’aspect semi-réaliste, fin et propre des personnages avec l’environnement pourrait être intéressant, mais dans les faits la tenue immaculée d’Ada ou d’Ashley nous sort de l’histoire à chacune de ses apparitions. On a la sensation que ces personnages se sont trompé d’univers. De même pour le marchand, qui n’est absolument pas intégré à l’histoire.

Pour autant, dans le cas de Léon il est de bonne foi de soulever un sens du détail dans l’interaction avec les éléments du jeu notamment la pluie qui donne un effet bluffant rarement vu dans les jeux.

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Côté design et surtout design des ennemis, c’est en dent de scie. D’une part, le « bestiaire » est très varié et inventif, certains ennemis sont sensibles aux sons, d’autres reviennent à la vie, voire change de forme. D’autre part les principaux ennemis que vous rencontrerez seront des paysans infectés qui seront d’une lenteur absolue et qui attendront leur tour avant de vous attaquer. L’IA du jeu n’est clairement pas un point fort, en tout cas pour l’ennemi de base.

Cela mis à part, les différents boss sont charismatiques bien qu’ils perdent un peu de leur saveur en se transformant à chaque fois en gros dégueulis de chair monstrueuse. C’est globalement un vrai point positif sur l’aspect visuel et le rendu des environnements tout comme des ennemis.

Conclusion et avis

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Du point de vue d’un joueur souhaitant se lancer dans l’aventure de la licence via cet opus, Resident Evil 4 remake est une expérience visuellement réussie, mais qui souffre d’un scénario vieillissant, aux ressentis de gameplay variables, voire paradoxales. Il est clair que cet opus joue sur une fibre nostalgique qui fera défaut aux nouveaux venus, ne leur permettant pas de savourer au même degré l’aventure de Léon. Il est incontestable que la version de base fut un chef-d’œuvre, mais ce remake en tant qu’œuvre à part entière ne remplit pas le cahier des charges pour les standards de 2023.

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