
The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered débarque en 2025 avec un lifting sous Unreal Engine 5. Nostalgie, refonte visuelle et bugs fidèles au poste : embarquez pour un test entre hommage et modernité.
TEST PC The Elder Scroll 4 Oblivion Remastered
Nous remercions Bethesda France pour l’envoi du jeu <3
L'empereur est mort, vive l'empereur !
Il est revenu. Non, pas Dagoth Ur, mais ce bon vieux Oblivion, relooké, relifté, et propulsé dans la modernité par le biais d’un remaster inattendu. Un remaster que Bethesda n’a même pas annoncé avec tambours ni trompettes (ce qu’on aime les shadow drop comme ça). Pourtant, depuis le 22 avril 2025, les portes d’Oblivion se sont de nouveau ouvertes sur PC, PS5 et Xbox Series, avec dans leur sillage l’odeur âcre de la nostalgie et la douce promesse d’un RPG culte dépoussiéré.
Mais alors, ce remaster est-il un simple lifting ou une vraie réincarnation en bonne et due forme ? Spoiler : c’est un peu des deux.
Cyrodiil passe en HD (et ça se voit)
Premier choc visuel : le moteur Unreal Engine 5 envoie du bois (et des arbres en meilleure résolution). Cyrodiil n’a jamais été aussi vivant, lumineux et crédible. L’herbe semble pousser sous vos pieds, les effets de lumière perçants à travers les feuillages rappellent des productions bien plus récentes, et même les donjons moisis du nord de Chorrol transpirent la pierre humide.
Virtuos, le studio chargé du remaster, a fait du bon travail. Les visages, autrefois craints pour leur esthétique… disons “protéiforme”, ont enfin droit à une modélisation potable (quelques mods seront nécessaires pour avoir un résultat dans les standards de beauté). M’enfin, finis les regards de poisson mort et les sourires glaçants qui hantaient vos nuits, on est maintenant sur du semi-réaliste, ce qui suffit amplement pour ne plus faire de cauchemars après une discussion avec un garde impérial.
Mention spéciale à l’eau, ici particulièrement soignée : reflets, vaguelettes, courants. Si vous êtes du genre à pêcher dans un jeu de rôle, vous allez adorer. Bon, on ne peut toujours pas nager tout en lançant des sorts, mais on ne peut pas tout avoir.
La carte de Cyrodiil n’a pas changé d’un pixel (dans sa structure, pas dans ses textures, heureusement). On retrouve les cités iconiques : Bruma, Cheydinhal, Leyawiin et l’imposante Cité Impériale en son centre. Et si vous vous attendiez à de nouveaux lieux : désolé, ce n’est pas une refonte, c’est un remaster. Le monde est le même, mais beaucoup plus joli. Un peu comme votre grand-oncle chauvin qui s’est mis au sport et à la crème anti-rides.
Les donjons sont toujours aussi nombreux (et toujours aussi répétitifs parfois), mais les effets d’éclairage et la refonte des textures leur confèrent une ambiance nettement plus immersive. Explorer une tombe ayléide avec cette nouvelle direction artistique, c’est redécouvrir des morceaux entiers du jeu.
Un gameplay inchangé… pour le meilleur et pour le pire
Bethesda a fait un choix clair : ne pas toucher à la formule de gameplay d’origine. Cela signifie que Oblivion Remastered garde son système de progression très particulier (tu cours beaucoup ? Tu deviens plus fort en Athlétisme), ses combats parfois un peu mous (les épées qui semblent frapper dans le vide, c’est une tradition), et son IA légendaire — dans tous les sens du terme.
Cela dit, tout n’est pas resté figé : quelques améliorations de qualité de vie font leur apparition. L’interface a été modernisée (notamment pour les manettes), les menus sont plus lisibles, et les dialogues ne figent plus le temps (oui, on peut ENFIN voir les PNJ vivre pendant que vous leur parlez, 2025 est un bon cru).
Le système de quêtes reste inchangé, tout comme les guildes (voleurs, mages, guerriers, assassins) qui offrent toujours certaines des meilleures lignes narratives de la série. La Confrérie Noire ? Toujours un bijou. Le cheminement vers l’Archimage ? Toujours aussi savoureux. On est en terrain connu, et c’est rassurant.
Un patch correctif est déjà prévu, et la communauté modeuse est sur le pont pour régler les quelques oublis techniques.
Pas de VF sans mods, quel dommage...
Les sons ambiants ont été retravaillés. Les oiseaux chantent plus naturellement, le vent souffle mieux, et le crépitement du feu dans une caverne fait plaisir aux tympans. Même certains bruitages de sorts ont été remis à jour.
Mais là où le bât blesse, c’est du côté des voix. La version française, présente dans le jeu de 2006, a purement et simplement disparu. Le jeu est intégralement en anglais, sous-titré en français. Pas forcément un drame pour certains joueurs habitués à la VO, mais un vrai coup dur pour les fans nostalgiques qui voulaient réentendre des phrases cultes comme “Arrêtez, criminel !” avec l’accent typique des vieux jeux Bethesda.
Conclusion
Oblivion Remastered, c’est un peu comme retrouver une vieille tunique de mage au fond du placard : elle sent un peu le parchemin moisi, mais avec un bon coup de buff, elle brille à nouveau comme au premier jour. Bethesda et Virtuos ne nous livrent pas une révolution, mais une restauration respectueuse.
Alors certes, l’absence de VF pique comme une flèche dans le genou, et les bugs résiduels rappellent que Bethesda reste Bethesda (au cas où on l’aurait oublié). Mais l’enrobage moderne, l’interface repensée, et la beauté retrouvée de Cyrodiil rendent ce voyage aussi magique qu’en 2006… mais sans les pixels qui piquent les yeux.
Bref : un retour en grâce pour un classique. Ni un messie vidéoludique, ni un simple remaster paresseux. Plutôt un bon vieux compagnon d’aventure qui a troqué sa cape élimée contre un manteau brodé. Et rien que pour ça, ça mérite une révérence.
Maintenant, prenez votre épée, votre sort de soins et vos bottes de rapidité. L’Empereur est mort. Encore.
Points positifs
- Refonte visuelle saisissante avec Unreal Engine 5
- Fidèle à l’esprit original
- Shivering Isles et Knights of the Nine inclus
- Rapport contenu/prix excellent
- Déjà de nombreux mods
Points négatifs
- Pas de VF
- Bugs toujours présents
- Gameplay un peu daté pour les néophytes